Bibliothèque
Français
Chapitres
Paramètres

Chapitre 5. Lui

Quand je me lève ce matin, je n’ai qu’une pensée en tête : Davina. Je vais enfin pouvoir vérifier ma théorie et mon intuition. Je me rends dans la salle de bain pour prendre une douche rapidement et je prépare mes affaires, quand ma mère vient toquer à ma porte.

- Ryan, je dois te parler de quelque chose d’important.

- Maman, pas maintenant, s’il te plaît. Je vais être en retard au lycée.

- Ça ne prendra que quelques minutes, mon chéri.

- Bon d’accord, je t’écoute.

Je soupire. Je sais déjà ce dont elle veut me parler : d’argent ! Elle va me demander de l’argent pour payer notre loyer ou une autre facture qu’elle n’a pas pu régler ce mois-ci. Je vous ai déjà dit qu’on était pauvre ? Oui, sûrement des tonnes de fois. Mais excusez-moi de me répéter, mais nous sommes vraiment dans la galère, côté finances. Mais le problème, c’est que c’est moi qui paie les pots cassés de mes parents. Le peu d’argent que j’ai pu économiser, je le perds petit à petit en réglant nos impayés. Car je ne peux pas laisser ma mère se débrouiller toute seule. Elle est dans la merde jusqu’au cou.

Je vois qu’elle est nerveuse et qu’elle triture un bout de son t-shirt noir trop ample.

- Dis-moi, Maman, je suis pressé.

- Excuse-moi de toujours te mettre dans des situations comme pas possible, Ryan. Mais s’il te plaît, pour ce mois-ci, et c’est bien la dernière fois, je te le jure, pourrais-tu te charger de payer la facture d’énergie et d’électricité ? C’est la seule que je n’ai pas pu boucler.

Elle me regarde d’un air tellement pitoyable que je ne peux m’empêcher d’avoir mal pour elle. Elle fait de son mieux pour nous offrir à mon frère et à moi une vie qui soit au moins confortable, mais à chaque fois, elle n’arrive pas à remonter la pente.

- D’accord. Laisse-moi la facture sur le plan de travail dans la cuisine. Je m’en occuperai une fois que je serai de retour ce soir, après le boulot.

- Merci, mon chéri. Tu sais que je ne te le demanderai pas si je le pouvais.

- Ouais, je sais. Bon, j’y vais. S’il te plaît, dis à Kevin que je suis déjà parti pour le bahut et qu’on se verra au déjeuner, comme d’habitude.

Je l’embrasse sur la joue et je sors de la maison. Je me dirige vers l’arrêt de bus le plus proche de notre quartier et je patiente en pensant à la vie que nous menons. Je ne vous dis pas à quel point je déteste mon père, surtout dans des moments comme celui-ci. Lui, il vit dans le luxe, pendant que nous, de notre côté, faisons de notre mieux pour survivre et non plus, pour vivre. J’ai la rage, je ne vous dis pas. Je suis en totale ébullition à l’intérieur de moi. J’ai envie de tout casser. Quand je vois le bus approcher, j’essaie de me calmer, mais j’ai les nerfs à vif. Je monte et je m’assois au fond de la voiture. Je ne regarde personne. J’observe juste le paysage qui se défile. Je me dis qu’il me reste une dernière année à passer avec ma mère et à la sauver lorsqu’elle n’a pas d’argent. Je me demande à quoi ressemblera sa vie avec mon frère quand je serai parti pour la fac. Je ferme les yeux et j’essaie de retenir les larmes de rage qui menacent de couler.

Au bout d’un moment, je me rends compte que j’ai dépassé l’arrêt du bus auquel je devais descendre. Et merde ! Voilà que je vais réellement être en retard. Je descends rapidement au prochain arrêt et je fais un sprint pour me rendre au lycée rapidement. De loin, j’entends la sonnerie. Merde ! Je suis en retard pour mon premier cours. Quand j’arrive devant le portail du lycée, il est fermé. Il ne s’ouvrira que dans une heure pour laisser entrer les retardataires. Manquer des cours va faire tache sur mon dossier scolaire. Je maudis mon imbécile de père encore une fois et je lui mets tout ce qui nous arrive sur le dos.

Je reste adossé à la grille en attendant l’heure s’écouler. Après une attente qui dure une éternité, j’entre enfin dans l’établissement. Je me dirige vers le secrétariat pour prendre un billet d’entrée suite à mon retard de ce matin. L’assistante qui me prend en charge me regarde avec désapprobation et je la fusille du regard. Elle me tend mon billet d’entrée et je me dirige vers mon prochain cours. Je suis tellement obnubilé par ma colère que je ne remarque pas la silhouette que je croise en sens inverse et que je bouscule sans le vouloir.

Je reprends mes esprits et je m’aperçois que c’est Davina que je viens juste de heurter. Elle se retrouve par terre avec ses livres étalés autour d’elle. Je m’agenouille rapidement pour l’aider à rassembler ses affaires, mais elle me lance un regard noir que je trouve tout de même très attirant.

- Pardonne-moi, Davina. Je ne t’avais pas vue.

- Ouais, c’est ça !

- Non, je te jure. Laisse-moi t’aider.

- Non, merci.

Elle me repousse de ses petites mains et à son contact, je sens en moi le désir monter. Même en étant en colère, elle est sublime. Je ne peux m’empêcher de l’observer. Elle porte un pantalon jeans qui lui va à la perfection. Son t-shirt blanc moule à la perfection ses formes. Ses cheveux longs tombent en cascade sur sa poitrine. Mon Dieu, elle a un corps de rêve que j’en salive. Je regarde enfin son visage. Ses yeux sont magnifiques, son nez mignon et sa bouche pulpeuse. Avant que je n’aie le temps de l’admirer encore plus, elle se lève et sans se retourner, elle se dirige vers les toilettes. Je ne sais pas pourquoi je ressens autant d’émotions en sa présence. C’est comme si j’étais attiré par elle, sans aucune raison particulière. Est-ce que c’est ça, l’amour ? Je ne sais pas, mais ce n’est pas désagréable.

Téléchargez l'application maintenant pour recevoir la récompense
Scannez le code QR pour télécharger l'application Hinovel.