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Chapitre 3. Lui

Je sors des vestiaires après mon entraînement de midi. Et devinez qui je croise dans le couloir ? La belle Davina. Je la surprends en train de me reluquer, alors je lui souris et elle rougit. Qu’est-ce qu’elle est sublime ! Mais je crois qu’elle a un peu trop honte et qu’elle marche un peu trop vite pour s’enfuir, qu’elle a l’air d’oublier l’existence de la marche maudite au bout du couloir. Ça ne va pas bien se terminer. Alors, je me précipite à sa poursuite, et comme je m’y attendais, elle a raté la marche. Elle est tout de même un peu maladroite à sa manière. Mais je trouve ça mignon tout de même.

Je la rattrape à temps pour ne pas qu’elle s’étale sur le carrelage froid. Je n’ose même pas imaginer ce qui se serait passé si elle s'était cognée contre le sol. Je lui demande si ça va. Je suis réellement inquiet en pensant à ce qui aurait pu lui arriver. Elle me répond que oui et me remercie de mon aide. Ensuite, elle part comme une furie, loin de moi. Mais la sensation que j’ai ressentie en la serrant dans mes bras l’espace d’un court instant est tellement intense que je ne m’en remets pas tout de suite. Je dois me faire violence pour partir de là et détacher mes yeux de l’endroit où elle est partie.

Franchement, cette fille est une véritable diva. Même si je n’ai pas encore usé de mes charmes sur elle, à la manière dont elle a rougi quand je lui ai souri, je crois quand même que je lui fais de l’effet. Mais son attitude envers moi à ce moment-là était tellement innocente que ça pique ma curiosité. Et d’ailleurs, quand elle s’est retrouvée dans mes bras, elle a frissonné comme une feuille. À croire que personne ne lui a jamais fait de câlin. J’en viens même à me demander si les rumeurs sur ses aventures tumultueuses avec les gars du lycée sont bien fondées.

Je décide de faire un autre test et de trouver une opportunité pour vérifier mes pensées. Alors, si j’ai raison et qu’elle n’a pas fait les choses qu’on dit qu’elle a faites, j’aurais sûrement envie de la protéger. Et surtout, d’éclater quelques grandes gueules qui méritent une bonne raclée.

Au prochain cours que nous aurons ensemble, c’est-à-dire demain à 10 heures, je me mettrai près d’elle et je tenterai de confirmer mes théories. Mais pour l’heure, je dois me rendre à la cafèt’ où mon frère doit m’attendre. Avec ce qui s’est passé avec Davina, j’ai complètement zappé le rendez-vous avec Kevin. Je me dépêche et je le trouve près de la porte de la cafétéria.

- Tu m’as oublié, mec.

- Désolé, frérot. Un entraînement qui a duré plus que prévu. Tiens, j’ai ce qu’il te faut. Prends ce que tu veux, c’est moi qui régale, aujourd’hui.

- Merci, Ryan. Tu sais qu’un jour, je te revaudrai tout ça, hein ?

- Mais non, ne t’en fais pas pour ça, va ! Maintenant, allons manger. J’ai une faim de loup.

Kevin me sourit et je le charrie un peu en lui ébouriffant les cheveux. J’ai l’air d’être un con et un gars qui ne se soucie de rien, mais au fond, surtout pour mon frère, je suis un véritable cœur d’artichaut. Et surtout, je suis très protecteur envers lui. De plus, il représente une proie facile, car c’est quelqu’un de très réservé et de très timide. Tout le contraire de moi, quoi ! Mais je ne laisse personne s’en prendre à lui. Et j’ai une année pour le faire changer parce qu’une fois que j’aurai quitté le lycée, il n’y aura plus personne pour le protéger des grosses brutes.

Cela me fait tout de même de la peine de voir à quel point nous sommes différents, mon frère et moi. Nous n’avons pas les mêmes centres d’intérêt. Maintenant que je suis près de quitter l’école, je me rends compte que nous n’avons pas vraiment passé du temps ensemble, depuis le divorce des parents. Alors, je profite de chaque pause déj pour être avec lui. Car le soir, après l’entraînement (lorsqu’il y a entraînement après les cours), je me rends directement à mon petit boulot (je suis barman dans un pub plutôt branché). Et je finis assez tard, au point que Kevin et ma mère dorment déjà quand je rentre. Donc, encore moins de possibilités de partager des moments en famille. Mais bon, au moins, au bahut, je peux déjeuner avec Kevin. Et on en profite pour parler de ses études et de son avenir, comme le ferait un bon grand frère.

Ensuite, lorsque la sonnerie sonne, nous nous quittons et je me rends en cours. Qu’est-ce que je suis fatigué. En chemin, quelqu’un me saute dessus. C’est Raïssa, ma « copine » du moment. Je dis : « du moment », car en fait, je n’ai pas vraiment de petite-amie. Raïssa est une fille aux formes voluptueuses. Elle est bien à regarder. Mais avec elle, je ne ressens pas vraiment de l’amour. Juste une attirance qui se transforme ensuite en quelques parties de jambes en l’air. Je sais qu’elle ressent quelque chose pour moi, mais je ne suis pas fait pour être en couple. Mes occupations et les casseroles que je traîne derrière moi, notamment mes problèmes familiaux et financiers, ne me permettent pas d’avoir une relation durable. Et d’ailleurs, je ne veux vraiment pas partager ma véritable vie avec une autre personne. Surtout pas avec quelqu’un du lycée.

Mais bon, me voilà en train de me rendre à mon prochain cours avec Raïssa sur le dos (littéralement). Je la dépose devant la porte et elle me donne un baiser sur la bouche. Les gars qui se trouvent dans la salle me charrient. Mais je n’en ai rien à cirer. Je vais m’asseoir dans le fond de la classe. Heureusement, Raïssa décide de s’installer près de sa copine. Je peux donc pioncer un peu (je sais, ce n’est pas digne de moi, mais je suis vraiment trop crevé). Et puis, nous avons un cours de littérature. J’ai déjà pris un peu d’avance sur le programme la semaine dernière, pendant mes pauses au bar (et il n’y avait pas beaucoup de clients non plus, donc, j’en ai profité pour bosser).

Dès que le cours commence, je sombre petit à petit.

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