Chapitre 3 :
Les youyous ont retentit.
-Ca fait combien de temps benthi ? demande ma mère en pleurant de joie.
-Ca fait 4 mois mais on voulait pas vous l’annoncer trop tôt.
Ma mère et ma tante ont serré Zénaide dans leurs bras.
-Et on attend le mois prochain pour savoir si c’est un garçon ou une fille.
J’ai serré ma sœur dans mes bras et je lui ai chuchoté :
-Félicitations hbiba et je peux venir chez toi ce weekend ?
-Merci hbiba et oui sans soucis.
Ça m’a remonté le moral. Vers 1h00 du matin chacun est rentré chez soit. J’ai fait un sac pour aller chez ma sœur. Elle habite à Aulnay-sous-Bois du coup c’est pas loin si je veux je reste même jusqu’à lundi.
-Tu vas où Misylda ? demande ma mère.
-Chez Zénaide je rentre lundi soir.
-T’es pas bien à la maison ? demande mon père. Zénaide elle va avoir le bébé.
-Nan je suis pas bien parce que y a des menteuses.
Y avait Belvida je la regardais bien. Elle baissait les yeux et elle pâlissait.
-Bon Kam’s on y va ! m’ordonne ma sœur. Maman elle rentre lundi t’en fais pas.
Une fois dans la voiture Zénaide s’adresse à moi :
-C’est quoi le problème ?
Je lui raconte toute l’histoire.
-C’est vrai que Belvida elle est vicieuse approuve Samir. Omri je sais que c’est ta sœur mais je la sens pas trop.
-Ferme ta bouche toi !
-Oh Ney parle autrement je suis pas ton pédé t’as compris ?
-Hassoul. Kam’s laisse passer sah. Tu t’en fous ! Mais n’en veux pas aux parents. Tu as vu comment baba était mal.
Nous arrivons chez eux et je me prépare la chambre d’amis qui sera bientôt celle du bébé.
Je textote avec Maroua Joarelle et Nado. Christiane elle est sûrement sortie ce soir.
Je finis par m’endormir et en pleine nuit je suis réveillée par un appel de Christiane.
-Christiane ? T’es sah à m’appeler à 4h du sbah ?
-K….a….mé…lia
-Oh ! Pourquoi tu pleures ?
-Je….su..is….pau….mée.
-Explique toi là ! T’es où ?
Elle m’explique en suffoquant qu’elle a été en boîte de nuit avec Nessrine Chloé Mélanie et une de leur pote et qu’elles l’ont laissé seule car elles sont parties chacune avec un mec et c’est leur pote qui avait la voiture.
-Tu veux que je fasse quoi Christiane ?
-Me laisse pas seule. Je veux pas rentrer avec un inconnu.
Elle me fait de la peine. Je lui demande d’attendre et je vais réveiller Samir.
-T’es mehboula Misylda de me réveiller comme ça !
-Qu’est-ce qui se passe omri ? demande ma sœur ensomeillée.
-C’est ta sœur qui m’a réveillé.
-Misylda tu abuses ! T’as vu l’heure !
Quand ma sœur m’appelle Misylda c’est qu’elle est sérieuse ou énervée. Là c’est plutôt l’énervement.
-Je suis désolée mais j’ai une pote qui a une galère je peux pas la laisser.
Je leur explique la situation. Je vois bien que Zénaide me comprend. Elle connait Christiane en plus mais Samir lui semble s’en taper.
-Sah Samir vas-y la laisse pas seule.
-Moi je suis un taxi ?
-Samir j’ai pas dit ça mais imagine ça serait ta sœur.
-Al Hamdullilah elle sera jamais dans ces trucs là.
De mauvaise grâce il s’est levé. Déjà j’avais honte j’avais même pas mis mon hijeb pour le réveiller. Je me suis empressée de le mettre et on a taillé. Je rappelle Christiane elle me dit qu’elle a été en boîte dans le 95 quelle idée d’aller si loin aussi.
On la retrouve en larmes et suffoquante devant la boîte. Son maquillage a coulé. Et nharl shaytân elle porte une mini robe moulante et des talons hauts.
-Monte Christiane.
De pitié et parce que c’est ma pote j’enlève mon manteau et je lui donne. Elle monte à l’arrière. Samir la fusille du regard.
-T’es contente hein petite khemja ?
-Samir heucheum wesh !
-FERME TA GUEULE KAMELIA ! ET TOI KHEMJA T’ES SAH QUAND TU FAIS LA KEH EN BOÎTE DE NUIT ET T »APPELLES MA SŒUR EN LARMES (oui il me considère quand même comme sa sœur.)
-Mais…
-Tais toi ! T’aurais mérité de rester seule ou de rentrer avec des fous. T’as aucune conscience !
Le reste du trajet se déroule en silence. On décide de la faire dormir chez eux ça évite les allers retours.
Elle se démaquille et Samir lui donne une chemise de nuit appartenant à ma sœur.
-Wesh Christiane pleure pas ! Ça sert à rien. Tu as fait une erreur assume mais tu ne peux plus retourner en arrière.
-Non mais c’est pas le pire !
-Quoi qu’est ce qu’il y a ?
-Hleuf tu dis à personne ?
-La tête de ma mère je dirai rien.
-Je…
Elle fond en larmes. Je la prends contre moi.
-J’ai donné ma fierté à un homme p*tain je suis une p*te je suis sale !
Je la prends dans mes bras. Certes elle a fauté mais je ne suis personne pour la juger.
-Ça s’est passé comment ?
-Dans sa voiture et après il m’a jetée comme une chaussette. Les filles étaient déjà parties.
-C’était qui ce mec ?
-Je sais juste qu’il s’appelait Faress. Et encore ça se trouve c’est un faux nom.
-T’as son numéro ou autre ?
-Nan !
Je l’ai calmé. Du coup on n’a pas dormi. Le lendemain l’ambiance était froide. Samir était de très mauvaise humeur. Il jettait des regards noirs à Christiane. Après ça elle s’est douchée Zénaide lui a passé des vêtements et elle est rentrée.
-Kam’s fréquente plus cette fille ! m’a ordonné Samir. J »aimerais pas que tu termines comme elle.
-Ouais mais j’ai mes limites tu sais.
-M’en fous ! Écoute pour une fois !
-Kam’s va te préparer tu vas venir avec moi on va au Centre Commercial.
-Mais faut tu te repose avec le bébé ai-je protesté.
-Je suis pas en sucre et je veux partager des moments avec ma petite sœur.
Je me suis douchée et et habillée ma sœur était habillée classe. Malgré son hijeb elle sait être classe. Je fais tâche à côté d’elle.
Au Centre Commercial elle m’achète même une robe et des ballerines.
-Tu montreras à maman tu verras elle sera contente si elle te voit comme ça.
-Pfff.
-Vas-y Kam’s arrête.
Cette mehboula elle m’a même acheté un mascara et du crayon.
-Tu sais Kam’s je vais te relooker faut que tu sois féminine.
-Bah à ton hlel je l’étais.
-Ouais mais tout le temps. Tu as 17 ans abandonne les joggings un peu.
Du coup elle m’a refait ma garde de robe. Elle est folle ma sœur : un jean des tuniques.
-Mais garde pour toi l’argent !
-Nan c’est baba qui m’a donné pour toi. Il voulait qu’on t’achète des vêtements de femmes. Et même je suis ta sœur. Si je veux faire des dépenses pour toi ma foi c’est mon problème. T’as juste à la fermer.
Après ça on est rentrées je l’ai aidé à faire à manger. Samir était posé devant la télé.
-Ca avance le couscous les paresseuses ? a-t-il rigolé.
-Ca va toi ! Viens nous aider bouffon ! a riposté ma sœur. Tiens Kam’s laisse tout on va laisser gérer Samir.
-Hein quoi ?
-Oui Samir critique mais fais mieux !
Ma sœur m’a prise par le bras et m’a emmené m’asseoir dans le salon. Quelques minutes plus tard Samir est revenu tout rouge et y avait une odeur de cramé.
-Euh Zénaide j’ai tout laissé cramé sans faire exprès !
-MAIS T’ES NUL TOI ! ON VA MANGER QUOI MAINTENANT ?
Oh,oh ma sœur de nature si calme s’énerve pour ça ? À tous les coups se sont ses hormones qui la travaille.
-Hbiba calme-toi ! Je vais commander des pizzas ok ?
-Nan ! Je veux des kebabs !
Du coup Samir y est allé..le pauvre il m’a fait de la peine.
-Tu as vu Kam’s comment ils sont les hommes ? Te marie pas je te le dis. Reste belle pieuse toute ta vie. Les hommes c’est le soucis.
Samir est revenu vingt minutes après. On mangeait et après ça Zénaide était un peu plus détendue. On a regardé un film « saw II » à l’ancienne. Zénaide elle se cachait elle n’aime pas quand y a trop de violence. Quant à Samir et moi on était morts de rire.
Le reste du weekend s’est bien passé. Demain lundi direction le lycée. Je me prépare ça va j’ai de la chance Samir peut me déposer.
Devant le lycée je repère Joarelle en grande discussion avec Espoir. C’est quoi le délire ? Je m »approche et j’entends :
-Wesh Joarelle ça fait une heure que je te supplie passe moi ton numéro. T’es belle t’es respectueuse je te veux.
-Je suis pas une poupée ok ? Je veux pas être une fille de plus dans ton catalogue.
À ce moment elle m’a vu :
-Kam’s !
Espoir s’est également retourné. Quant il m’a vu il a eu un drôle de sourire.
-Je t’ai vu toi Misylda ce weekend.
-Cool !
-T’étais devant la boîte de nuit ******* avec ton voile ça le fait.
Des gens avaient entendus et ils se sont tournés vers moi. Ça me jetait des sales regards. Ça me montrait du doigt..pourquoi faut que ce pauvre c*n parle ? Certes j’y étais mais j’y étais allée chercher Christiane.
-Tu dis plus rien la voilée 2-0 ?
J’ai donné mon sac à Joarelle et je me suis jetée sur lui. J’avais la rage au ventre. Lui-même me mettait des coups. Il avait le dessus mais hors de question que je lâche prise.
-OH ! MISYLDA ET ESPOIR DANS LE BUREAU DE LA PRINCIPALE.
Un surveillant est venu nous séparer et nous a conduit dans l’enceinte du lycée.
En passant j’ai pu aperçevoir ma tête : j’avais les joues rouges et l’aracde ouverte. Mais Espoir lui avait une pommette bleu il saignait du nez et je l’avais griffé aussi au niveau des joues.
La principale nous a fait entrer dans son bureau :
-Un comportement de sauvage que vous avez eu ! Des sauvages ! On est dans un lycée pas dans un zoo.
-J’ai pas vu la différence ! réplique Espoir. Vous êtes gardienne d’un zoo c’est pas de ma faute.
Je me suis retenue d’éclater de rire. Pour une fois j’étais d’accord avec lui mais je n’allais pas le montrer.
-Espoir ça suffit ! Vous êtes déjà ici car on a accepté de vous donner une seconde chance mais évitez l’insolence !
Elle nous a tapé son spitch et elle nous a exclu pour la journée.
Une fois hors du lycée je vois Espoir prendre son scooter. Il me jette un regard narquois il démarre et se casse.
Quant à moi je galère. Mon frère est sûrement chez moi à cette heure-ci donc je vais me faire griller bêtement. Je ne savais pas quoi faire lorsque j’ai reçu un sms de Christiane :
-Salam alaykoum ça va ?
-Alaykoum salam Al Hamdullilah et toi ?
-Bof tu es en cours ?
-Non j’ai éte exclue et toi ?
-Je suis chez moi. Si tu veux viens.
C’est bizarre qu’elle soit pas en cours. Je vais la rejoindre chez elle. Elle est seule. Je suis choquée. Elle qui est toujours parfaite jusqu’au bouts des ongles elle a les cheveux en chignons elle est en pyjama couverts de tâches de chocolat et elle n’est pas maquillée.
-Christiane ! Ça me choque de te voir comme ça.
-A quoi bon être jolie ? Je suis une kehba.
-Mais non dis pas ça ! T’as fait une erreur certes mais ne te rabaisse pas.
-J’ai dit à ma mère que j’étais malade elle est inquiète je te jure mais vas-y je vais passer pour la kehba après donc je dis rien.
Christiane elle a une toute grande sœur de 25 ans qui est mariée et qui vit dans le nord. C’est la dernière donc c’est vrai qu’elle est libre mais bon je ne pense pas que khalti Fatima accepterait ça. Ni son père.
-Quand je vais faire le hlel je vais faire comment Kam’s ? Mon mari verra que je suis plus vierge.
-Pense pas à ça Christiane.
Je suis restée avec elle. En fin de journée Joarelle m’a apportée les cours en me rapportant tout ce qui s’était dit. En fait mis à part les jalouses personne n’y croyaient à cette histoire de boîte de nuit.
-Je te dis pas les gens ils ont la haine contre Espoir. A peine arrivé à peine il fait des embrouilles donc ça plaît pas trop t’as vu.
-Ouais c’est clair mais vas-y je le laisse parler.
Je suis rentrée chez moi. Mon père m’a attrapée. Évidemment le lycée l’a avertit. Quand il a été au courant de tous les détails il m’a interdit de fréquenter Christiane.
-Tu as vu benthi à cause d’elle tu t’es battue. Et regarde t’as le visage abîmé. Mais je suis content tu sais te défendre.
-Kamel ! Franchement tu encourages tes enfants à te battre.
-Oui on ne manque pas de respect à ma famille donc ils ont raison de se défendre.
-Quand y en a qui ira au hebs ils diront ça au juge ! Et moi je refuse que Misylda se batte ! C’est une fille elle porte le hijeb elle n’a pas à faire ça !
Le ton monte entre mes parents. Je me sens coupable du coup. Je vais aider Amine et Shérazzade faire leurs devoirs. Belvida elle est scotchée sur son portable. On était posés tranquilles et elle dit :
-Tu créeais les embrouilles ici Misylda ! Toujours la violence t’as vu ce que ça amène !
J’ai préféré l’ignorer. Après tout j’avais juste défendu mon honneur.