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AU DELÀ DES MOTS !

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Satingo
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Résumé

- Tu me manques Babe... - [Je suis rose de plaisir] On ne dirait pas… - Et pourtant c’est vrai - Tu passes toute une journée sans m’appeler - [Soupirs] Le boulot ci veut ma mort Bébé - C’est encore Cruella ? - Parlons de choses gaies stp ? Elle va bien ? - [La main instinctivement sur mon ventre] oui. Ces derniers temps-ci elle bouge beaucoup. - Elle veut déjà sortir. Et moi j’ai hâte que vous reveniez - Moi aussi Brice. [Plus bas] Tu ne sais pas combien tu me manques…. Silence. Je sais, il est en train d’apprécier le compliment - Je dois te laisser Maguie, je t’aime - Moi encore plus Brice ! Il raccroche le premier. Je soupire de plaisir avant de traîner mon lourd corps hors de la chambre pour celle de Maï - Hey - [Avalant une bouchée de l’énorme lasagne devant elle] Hey… - On ne parle pas la bouche pleine ! - [Elle se recouvre la bouche] J’ai faim - [Je m’asseois avec peine sur son lit près d’elle] Tu as tout le temps faim. Arrête de manger autant ! - Tu es déjà habituée c’est pour ça que tu me prends de haut - [Je touche affectueusement son ventre] Sinon ça va là ? - Moui, je me plains pas. Il est très timide le petit. Il a été très calme aujourd’hui - Mais de temps en temps touche ton ventre et titille le pour qu’il bouge - uhum (oui) - Maï dis-moi…. - [Elle se met la main sur le front, la mine exaspérée] Pitié pas encore ce sujet… - Il va bien falloir qu’on en reparle Maï ! - [Elle bouscule son plateau] Fais chier ! Maman pour la millième fois je te le dis je ne sais pas qui c’est ! - Regarde ! Que mon ventre ne te trompe pas je peux encore t’assommer si tu m’y pousses ! - Mais c’est toi aussi avec ce sujet tout le temps ! - Tu ne peux pas ne pas connaître le père de ton enfant ! Surtout si ça n’était pas un viol ! - [De nouveau sa main sur le front exaspéré] je vais te raconter encore et encore la même histoire. Il… - [La coupant] je sais ! Il avait un masque toi aussi mais… aucune présentation ? Même pas son prénom ? On pourrait s’en servir pour demander au parent de ton amie qui ils avaient invité chez eux sous ce nom - Je-ne-lui-ai-pas-de-man-dé-son-nom ! - [Je me lève, frustrée par ce trop-plein d’hormones et ce peu d’informations] C’est bon je vais me coucher ! - Fais donc ça maman ! - [En sortant] Tu ferais mieux d’en faire autant ! De retour dans ma chambre je me remets à cogiter. Allongée sur mon lit je me demande comment cela a pu lui arriver. Comment cela a pu m’arriver. A quel moment j’ai fauté dans son éducation vraiment je ne sais pas. Au contraire j’ai tout fait pour la surprotéger ! A-t-on idée de coucher avec un parfait inconnu ?! Avec les maladies qu’il y’a dans ce dehors ?! Je n’en reviens pas que ça m’arrive à moi mon unique fille enceinte d’un parfait inconnu dont elle ignore même le prénom et le visage à juste 17 ans. * Quelques heures plus tard*** Je reconnais ces douleurs pour les avoir déjà vécues il y’a respectivement 17 et 13 ans. Je sors de mon lit en tirant péniblement ma carcasse jusqu’à la chambre du couple McKenzie. Je toc timidement quand je sens une douleur fulgurante me traverser le dos. C’est involontairement que je frappe plus fort à la porte. Klay ouvre aussitôt et je lui parle dans la seule langue qu’il connaisse - It’s time ! (C’est le moment) Sa réaction est immédiate - Ok. Let’s go! (Ok. Allons-y !) - [Honorée nous rejoint sur le pas de la porte] Maguie c’est comment ça a commencé ? Je ne lui réponds pas de suite et je fixe mon regard dans le sien. Soudain Monsieur et Madame reculent simultanément d’un pas vers l’intérieur de leur chambre en fixant le sol. Je suis leur regard et constate que j’ai inondé le sol - Okayyy it’s time ! Gimme like 1 minute, lemme just dress properly. (Okayyyy c’est le moment ! Juste une minute que je me change) - No way! Stay here with kids, Klay come with me (Hors de question! Reste ici avec les enfants. Klay vient avec moi) Ça s’est très vite validé et j’ai puisé tout ce qui me restait de force et de courage pour me rendre dans ma chambre, prendre ma valise déjà prête et me rendre dans la voiture de Klay. Nous avons roulé en silence jusqu’à ce que le téléphone de Klay, collé sur le volant sonne et affiche le diminutif de sa femme. Il a mis le phone sous haut-parleur - Dude, am behind you with Maï (Bébé je suis derrière vous, avec Maï ) - [Je hurle presque] Quoi ?! - Calm-down Maguie ! (Calme-toi Maguie !) - Hono elle a quoi ? - Faut croire que ton accouchement est contagieux. Ta fille aussi se tort de douleurs ici ! Oh Mon Dieu je n’arrive pas à y croire ! Ma nièce et mon premier petit fils le même jour !!!! Am so excited! - [Klay me regarde] What did she just say? (Qu’a-telle dit?) - Maï is about to have her baby too (Maï va elle aussi accoucher) - No wayyyyy! (Noooooonnnnn) - …. - Whoah!!! U guys are blessed! (Wow! Vous êtes bénies !) - Ok could you just get focus on the road please?! (Ok mais reste concentré sur la route stp !) Arrivés à l’hôpital je suis très vite prise en charge par les infirmières de garde - You’re the husband? (Vous êtes le mari ? Demande l’infirmière) - The in-law. Her sister, my wife is coming behind with my in-law’s daughter also in labour (Non, son beau-frère. Ma femme, sa sœur est sur le chemin pour ici avec sa fille elle aussi en travail) J’ai vu l’infirmière là marquer un temps de réflexion pour assimiler l’information - Okay we would first check if anything is ok with you and the baby (D’accord nous allons d’abord verifier que vous et le bébé allez bien) - No ! My daughter is about to come also. Please let’s wait for her first (Non ! Ma fille arrive elle aussi. Je vous en prie attendons qu’elle soit là) - We can’t do that am sorry. But I promised as soon as she’ll be here, I will let u know about her condition (Nous ne pouvons pas le faire madame, désolée. Mais je vous promets qu’une fois qu’elle sera ici je vous rassurerai sur son état aussi). Elle réussit à me calmer et m’emmène en salle d’opération. Moins d’une demi-heure plus tard je suis en salle d’accouchement. - Poussez Mme Poussez ! Vous y êtes presque ! Me dit le docteur, encourageante - Des nouvelles de ma fille svp ? - Elle va bien, on s’occupe d’elle. Répond l’infirmière qui nous assistait Par chance mon médecin traitant ici une femme est d’origine Sénégalaise son infirmière est Malienne - [Epuisée] Je n’en peux plus…. - Si ! Bien sûr que vous pouvez le faire ! On n’abandonne pas à la ligne d’arrivée. Vous abandonnez maintenant pour que votre fille dans la salle d’à côté prenne son courage où ? Margareth poussez ! Allez-y ! Je vois sa tête ! De toutes mes forces j’ai expulsé ce petit bout de Brice et de moi hors de moi. Soudain j’entends des cris. Ava est là ! Elle pousse des cris mais alors bien stridents ! - [Entre rires et larmes] Oh Mon Dieu ! - [Le Docteur me la pose sur le ventre un moment, nous filme puis l’infirmière la reprend] Félicitations Maman - Merci…. Emmenez-moi voir ma fille je vous en prie… - Dans 10 min Margareth. Nous devons prendre soin de vous avant… Quelques instants plus tard, Ava dans les bras et poussée sur une chaise roulante, par l’infirmière Malienne je rentre dans la chambre occupée par Maï entourée de ma sœur et de son mari. - Can’t believe it! We have twins here! (C’est incroyable ! Carrément des jumeaux ! S’exclame Klay) Ma fille Ava et le fils de Maï font l’objet de la curiosité de plus d’un, malgré l’heure tardive, toutes les infirmières ayant eu vent de l’accouchement d’une mère et de sa fille le même jour dans le même hôpital viennent nous féliciter. Finalement l’infirmière me ramène dans ma chambre, toute proche de celle de Maï et le couple McKenzie prend congé de nous. Il est 3h du matin. Leurs bouts de choux vont bientôt se lever et il faudra préparer la journée de classe et de boulot pour tout le monde là-bas. 4h30 J’ai peu dormi. Mais j’ai bien dormi. Je retourne dans la chambre de Maï. Je pousse délicatement la porte et la regarde dormir. Elle dort d’un sommeil si paisible. Je me rapproche d’elle et m’assois délicatement sur son lit - Maman… ? - Pardon, je ne voulais pas te réveiller…. - [S’adossant] Non ça va… - Alors ? Comment tu te sens ? - Comme quelqu’un qui s’est fait fouetter par 1000 personnes et ne ressent plus aucune douleur après - …. Félicitations jeune maman. J’ai appris que tu as refusé la péridurale - [Faible sourire] Merci vieille maman. Nous nous sourions puis gardons le silence - Maï tu n’es pas obligée de faire ça… - Faire quoi ? - Etre mère… Elle braque son regard sur la fenêtre - [Je poursuis] Tu as à peine 17ans mon bébé. A ton âge on découvre encore la vie, on est pleine de rêve et d’ambitions, on découvre l’amour. Tu n’es pas obligée de vivre dans les couches, le lait et les insomnies. - [Elle hausse les épaules le visage fermé et l’air fataliste] Il est là alors autant l’assumer - Tu as passé 9 mois avec lui dans ton ventre tu n’as même pas pensé à un prénom à lui attribuer durant tout ce temps - J’ai pensé à Evrad… - Evrad ? - Oui - Tu viens à peine d’arriver aux USA. Tu viens à peine de commencer la Facc. Ta tante et son mari ne te le diront jamais même si tu deviens un facteur gênant mais moi je ne veux pas que tu sois un poids pour quelqu’un fusse-t’il de ma famille - …. - Et ça se voit tellement bien sur ton visage que tu n’étais pas prête pour ça…. - …. - Laisse-moi le ramener avec moi - [Son regard s’illumine] Tu… tu peux faire ça ? - Oui je peux le faire. Tu restes ici et te concentre sur tes études et ton avenir - [Joie non feinte] Tu peux vraiment le ramener au Cameroun ? - Je n’ai qu’à le faire déclarer comme mon enfant et tu oublieras ces 9 derniers mois. Tu diras à qui bon te semblera qu’il est mort à la naissance ici. - Et tu vas dire quoi à Tonton Brice ? - Ne t’en fais pas pour lui. Tout ce que je te demande c’est de me laisser le ramener et de m’en attribuer la maternité. Vis ta vie de jeune fille - [Le regard plein de larmes] Oh merci Maman ! Tu ne peux pas savoir combien ça me terrifiait l’idée d’être une jeune mère célibataire dans ce pays où je ne connais quasiment personne - [La prenant dans mes bras] : Ne me remercie pas. Je fais et ferai toujours ce qu’il y’a de bien pour toi - [En sanglots] : J’étais une bête de foire en cours de prépa. Personne ne me parlait. J’étais identifiée comme la fille en cloque. Mais maintenant au moins je pense que j’aurais enfin une vie sociale - Mais oui ! C’est exactement ça mon bébé ! - [Riant entre ses larmes] Je me sens tellement plus légère rien que d’imaginer que je peux reprendre ma vie là où je l’ai laissé il y’a 9 mois ! Oh merci maman [Me serrant très fort dans ses bras] - Tu n’as pas à me remercier Maï ! Oublie juste que tu as été mère. Laisse-moi gérer la suite. Mais j’espère que tu comprends très bien ce que ça veut dire - Comprendre quoi ? - Un enfant ce n’est pas un jouet qu’on peut donner et reprendre. Imagine que quelqu’un d’autre se pointe aujourd’hui et te dise être ta mère - … - Maï je vais reconnaître ton enfant comme étant le mien. Ça signifie que tu devras toujours le voir comme ton petit frère jamais comme ton fils. Tu en as bien conscience jeune fille ? - [Secouant la tête de façon affirmative] Oui j’en ai bien conscience. Moi ça me va Maman - Alors on est d’accord. On vient de passer un marché. Le lui tend la main qu’elle serre un sourire béat aux lèvres puis m’enlace de nouveau dans ses bras en me répétant inlassablement merci. Je la laisse heureuse et apaisée et je vais à la nursery voir mes enfants. Oui parce que maintenant j’en ai deux. Je reconnais sans peine ma petite AVA dans son berceau le doigt dans la bouche et je demande à la première infirmière qui sort de la pièce de me présenter mon fils. Ce qu’elle fait aussi. Dr AWARA : Margareth vous devriez être dans votre lit… [Je me retournant sur mon gynéco] : Je vous croyais partie… Dr AWARA : Un souci de dernière minute Moi : Dr je peux vous parler 2 minutes ? Dr AWARA : Mais oui, bien sûr…. 2 MOIS PLUS TARD *Brice* - C’est gentil d’avoir pris soin du petit Marc - Ne me remercie pas d’avoir pris soin de mon fils Brice ! - Lloyd dépêche-toi elle atterrit à 17h il est 16h20 et on est encore ici - [Vérifiant sa tenue] Je pense que chui prêt - [Il me serre la main] Tu diras à Maguie que Cassy aussi a accouché - [Embarrassé] Ne t’en fais ! Nous reviendrons ici tous les deux. Je finirais par la convaincre. - [Haussant les épaules] Je saurais être patient. C’est ma sœur son cœur finira par s’apaiser - Surtout que tu sembles heureux de ce côté ci - Tu n’as pas idée à quel point On s’est serré la main sans plus, en échangeant un regard franc et chaleureux. Marc a connu son lot de soucis dans sa jeune vie. Mais il me semble vraiment avoir trouvé la paix aujourd’hui. Que sa sœur le veuille ou pas il va falloir qu’elle l’accepte. Nous arrivons à l’aéroport à 17h15. Il y’avait un bouchon fou à St Michel - Maintenant il va encore falloir batailler pour entrer ! Comme on a fait la dernière fois que Mémé est venue dit Lloyd - [Je réajuste le col de ma chemise dans un geste zélé] Tu me simplifies ? [Puis j’enfile mes porshes en me regardant une dernière fois dans mon rétroviseur] Suis-moi…. Les règles sont strictes à l’aéroport ; seuls les voyageurs ont le droit de passer le 2ème portail. Mais dans ce Cameroun qu’est ce qui ne se négocie pas ? J’appelle mon contact tout en verrouillant mon véhicule à distance - Type je suis là hein - Ok je sors te récupérer Me dit-il 5 minutes plus tard il se pointe en haut des marches et crie au policier en poste à la guérite de me laisser passer. Ce qu’il fait - Ao ? - On est là boss ! Dis donc tu ne vieillis pas hein - Qu’est-ce que tu crois ?! Ma femme prend bien soin de moi hein ! Je te présente mon fils aîné - [Marquant un temps d’arrêt] : BOGMIS tu as déjà les grands enfants comme ça ?! - Oui ; Lloyd, dis bonsoir à Tonton Richard. On a été sur les bancs ensemble - Bonsoir Monsieur - Ça va petit ? - Très bien merci - Le vol est déjà là ? - Air France ? Depuis 15 minutes. - Maman va nous tuer avec le bavardage ! - [Je fais fi de sa remarque] Ok on peut aller jusqu’en salle de débarquement ? - Oui, c’est déjà arrangé. Suis-moi seulement Nous traversons la petite porte tenue par plusieurs policiers et nous rentrons ensemble dans la salle de débarquement où il y’a plein de monde, chacun autour du pont roulant cherchant son/ses bagage(s). - Bon on se reprend après, appelle-moi si tu as un autre souci - Ça marche ! [Lui serrant la main] Merci encore - Pas de quoi ! - Je la vois ! Maman !!!! Il coure vers elle et elle l’accueille dans ses bras. Je m’avance le plus naturellement possible alors que je n’ai qu’une seule envie, c’est de faire comme lui et de la prendre dans mes bras et la faire voler dans les airs. - [Une fois à sa hauteur] Salut… - Salut… - Si vous voulez je ferme les yeux hein Elle hisse ses pieds jusqu’à mes lèvres et me fait un chaste baiser. Maguie n’est pas de celles qui aiment les effusions publiques. Contrairement à moi qui n’aurait eu aucune gêne à lui dévorer les lèvres ici devant tout ce beau monde. Nous avons d’ailleurs déjà eu plusieurs différends à ce propos et j’ai finis par abdiquer - Je te présente ta fille…. Elle pose la petite touffe rose délicatement dans mes bras tandis que je la réceptionne avec amour et dévotion. Je n’arrive pas à le croire. Je suis papa. Pour la première fois de ma vie je vois une minuscule partie de moi là devant moi, sur moi. - [Emerveillé] AVA… - Oui, Selia Ava BOGMIS. Dit Maguie - [Le regard illuminé] Elle est juste parfaite - Et l’autre bébé est à qui ? - C’est la surprise dont je vous ai parlé ! Moi et Lloyd échangeons un regard curieux - Voici Brice Evrad - Brice Evrad ? - Oui, Brice Evrad BOGMIS - [Je fronce les sourcils] Tu as adopté un enfant sans me consulter ? - [Rires] Non Babe, je ne savais pas que j’attendais des jumeaux. - Pardon ? - Ava et Evrad sont nos enfants Brice, nous avons eu des jumeaux.

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01

- Hysacam lè venuuuuuu Hysacam lè venuuuuuuu !!! Maman !! Maman !! Hysacam lè venu !! Scande mon fils

- Oui Lloyd j’ai compris ; dis à Maîté de sortir la poubelle, je viens moi-même m’assurer qu’Hysacam n’emporte pas mon seau poubelle ! Les gens là sont trop forts pour ça ! Lui dis-je

Le voilà qui court dans la maison avec ses petits pieds là

- Maîîî ! Maîîî ooooo ! Crie-t’il

- Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

- Maman a dit que tu sors les poubelles

- [Je le reprenant] Que tu sortes Lloyd…

- Maî maman a dit que tu sortes les poubelles

- Ah ! Ne crie plus mon nom j’ai compris !

Et voilà ma brave petite fille de 7 ans qui sort vaillamment mon gros seau poubelle et me traverse dans la cours. Quand je la regarde marcher vers l’extérieur, je repense aux circonstances qui entourent sa naissance. Ah ! La belle époque ! Quand mon gars était encore mon gars ! Je secoue la tête tristement. Je suis Margaret ZOGO née MESSI, plus connue sous le sobriquet de Maguie. 28 ans sous peu, et maman de 02 enfants de 7 ans et 3 ans tous les deux. Je suis une femme au foyer, titulaire d’une double licence d’abord en Science Politique puis, en action commerciale. Voyant la conjoncture, j’ai vite fait après ma licence en sciences politiques de me former également en une filière plutôt sollicitée au vue des start-up qui ouvrent tout le temps dans la ville de Douala. On va sans doute me demander que je partais d’abord faire quoi en SP mais vous voyez le genre que quand tu as le bacc tu suis seulement la vague norr ? J’ai soumis mon dossier dans 3 différentes facultés de l’université de Douala et c’est celle où mon nom est sorti que j’ai seulement suivie.

Je suis Maï à l’extérieur et récupère mon seau de justesse ! Les gens là j’avais moi dit ! Toujours comme ça ! Je rentre et je fais vite de terminer ma cuisine. Il ne faut pas que le père là en venant ici à 12h 20 comme il a eu la gentillesse de s’annoncer là trouve que ce n’est pas encore cuit. Tout semblait pourtant parfait à nos débuts ! Quand est-ce que le fossé s’est autant creusé ???

Piiimmm Pimmmmm

Ca y’est ! Arthur est déjà là, j’essuie vite mes mains sur mon tablier

- Maîîî !!!

- Oui maman !

- Dépêche-toi d’ouvrir à ton père

Je cours dans ma chambre me remettre rapidement du déo et je troque mon kaba contre une culotte courte et un tee-shirt en coton près du corps. Qui va se négliger aujourd’hui qu’Arthur décide d’être gentil ? Je vais à sa rencontre

- Coucou… Lui dis-je timidement

- Chérie de moi (big smack) tu vas bien ?

- [Je baisse les yeux baissés, un peu surprise par son élan d’amour] Ca peut aller…

- Papa ! Papa ! Tu m’as gardé quoi ?

- Mon grand va regarder dans le siège arrière de la voiture

- Maîté n’est pas venue t’ouvrir le portail ? Elle est où je ne la vois pas

- Je lui ai demandé d’aller rapidement me prendre des cigarettes à la boutique là elle arrive

- Hum… On avait dit….

- Je sais ce qu’on a dit femme ! Mais j’en ai besoin une fois ça ne va pas les tuer

- [Insistante] Le pédiatre l’a fortement déconseillé ! Rappelle-toi qu’ils sont asthmatiques tous les deux.

- Maguie écoute je vais fumer à la véranda c’est mieux non ? Fais-moi signe quand c’est prêt. Je dois être au bureau pour 14h

Et voilà l’ambiance plombée. Je mets la table quand il est en train d’allumer sa première cigarette

- Arthur c’est prêt

- J’arrive !

- Les enfants allez vous laver les mains

Je m’installe à ma place, et j’installe les petits. On attend leur père… Lloyd essaie d’ouvrir une des soupières. Je lui tape doucement la main

- On attend papa !

- [Protestant] Mais j’ai faim moi !

- Moi aussi hein maman ! J’ai bien faim même !

Je soupire et sors de table je retourne à la véranda

- Arthur… les petits ont faim…. On n’attend plus que toi

- Dis donc ! C’est obligé que je mange maintenant ?! Commencez sans moi j’arrive ! On ne peut pas avoir un peu de paix ?!

Je ravale la réplique que j’avais juste là sous la langue et me refais une contenance. Je retourne m’asseoir tout sourire

- [Ouvrant les soupières] Allons-y Maî.. Papa nous rejoindra certainement plus tard

- Tsiiiuuupppp ton type là est toujours comme ça

- Maî ! Ne parle plus jamais comme ça de ton père !

- Ahh mais esseu c’est faux alors ? Il aime trop faire ça !

- [Lloyd, impatient] Moi j’ai faim maman ! Je veux manger

Je leur sers à manger et les accompagne par politesse. Je n’ai absolument plus faim. Je ne sais plus trop quand est ce que la situation s’est dégradé avec Arthur mais entre nous ce n’est vraiment plus trop ça. J’ai même été agréablement surprise qu’il me fasse un sms tout à l’heure pour me dire qu’il revenait de ce côté à la pause. Ils sortent de table se lave les mains et s’installent devant la tv. La sieste c’est pour 14h. Je débarrasse leurs assiettes et la mienne et je vais dans ma chambre faire un peu de rangement. Il me faut une dame de ménage vraiment ça m’aidera à tenir le coup parce que tout faire toute seule là à un moment ça épuise. Je finis de ranger dans ma chambre quand il se pointe. Il se jette sur le lit et allume la tv de la chambre.

- Mme, viens un peu te coucher ici

- Donne-moi 1minute que je finisse de trier le linge sale

- Ça peut attendre un peu norrr chérie, tu peux faire ça quand je serai parti

Il a dit « chérie » je crois comprendre ce qu’il veut. Je pose les vêtements que j’aie dans la main et je le rejoins dans le lit. Sans préambule aucun il défait sa braguette

- Suce-moi…

Je soupire intérieurement et m’y attèle. Il se met à grogner

- Tu aimes ma bite hein ma cochonne

Je ne répondais pas pardon qu’il fasse ça finit j’ai du travail c’est tout autrement que je voudrais moi faire l’amour. Subitement il sort de ma bouche

- Enlève-moi cette culotte et couche-toi

Quand je pense qu’à une époque il y mettait du chérie ou du bébé. Maintenant il n’y a même plus de préliminaire si oui à noël ou pour mon anniversaire ! Sans un mot je m’exécute. Je n’ai jamais eu le temps de mouiller qu’il me pénètre. Je plisse les yeux pour supporter la douleur il finit son va-et-vient toujours dans ses termes cochons

- [Arthur en transe] Dis que tu aimes quand je te défonce

Je ne dis toujours rien. Il finit et s’allonge.

- Dis…

- Hum ?

- Arthur je dois prendre quelqu’un pour m’aider ici à la maison… Je ne m’en sors plus entre les tâches ménagères et mon petit commerce la lessive répéter les enfants…

- Ils sont en congés

- Oui mais l’école reprend dans une semaine. Je suis fatiguée, je n’ai pas une minute à moi

- Je t’ai déjà dit que je ne vois pas ce que ton commerce de gâteaux te rapporte

Il ne sait pas que j’ai rajouté celui des légumes frais et que les deux réunis me permettent de gérer des tontines et d’avoir des prévisions sur l’achat d’un terrain sous peu

- Au moins je ne te demande pas de sous pour mes petits besoins à moi

- C’est vrai. On en reparle stp je dois dormir un peu

- Ok… penses-y stp

Déjà il ne m’écoute plus et se retourne sur le côté pour bien dormir. Je sors de la chambre et vaque à mes occupations.

Arthur les enfants et moi louons un appartement à la cité cicam à Douala. Le loyer et les charges fixes ne laissent pas grand-chose à Arthur pour pouvoir gérer tout le reste de nos problèmes. Alors si je n’interviens pas en étant moi aussi opérateur économique comment allons-nous nous en sortir ? Je livre des gâteaux à plusieurs parfums, des crêpes des beignets soufflés 3 fois par semaines dans toute la ville moyennant frais de transport. Les deux autres jours de la semaine je les concentre à la vente de légumes nettoyés. Ceci m’aide beaucoup à joindre les deux bouts sans trop dépendre d’Arthur. J’ai vite compris que dans ce pays être dépendant d’un salaire te tue à petit feu alors soit active et créative. Je suis suffisamment organisée pour pouvoir gérer ma vie de femme au foyer et mon petit business.

Les choses se sont vraiment dégradées avec Arthur, il y’a déjà un moment. Le mec présent attentionné câlin de nos débuts est très vite devenu revanchard lourd, insensible austère. A croire que ses enfants et moi l’ennuyons. Il revient tous les soirs grincheux. Il zappe les chaînes et va se coucher. Plus de câlins, plus de moments à nous, délaissement total. C’est à peine s’il joue avec ses enfants. Le peu de fois que je me suis ouverte on m’a dit je râle pour rien, le mien rentre même le mien rationne même d’aucunes ne voient pas leurs maris sur des jours entiers, d’autres n’ont pas de ration d’autres sont bastonnées tout le temps bref, au pays des aveugles je suis la borgne.

Mais personne pour comprendre combien mon cœur saigne face à toute cette insensibilité, face à cet abandon émotionnel. Plus de mots doux plus aucune attention plus aucun geste de galanterie. Je me sens émotionnellement morte du haut de mes presque 28ans. Si c’est bien cela le mariage alors je souhaite de tout cœur que Maîté ne vive pas le même type de relation. Je préfèrerai qu’elle ne se marie jamais. Tout comme j’aimerais que Lloyd, à l’inverse de son père soit un mari présent et attentionné un père exemplaire. Je veux bien comprendre que le boulot soit stressant mais nous ne devons pas en payer les frais les enfants et moi ! Je veux bien comprendre qu’à 35ans il s’imaginait déjà chez lui mais encore une fois nous ne devons pas en payer les frais ! Moi-même je ne rêvais pas de cette vie ci. Je rêvais d’une maison plus grande, de pouvoir gâter mes enfants de bosser quelque part d’être épanouie auprès de mon homme. Mais l’homme propose Dieu dispose. Mon téléphone sonne, me tirant ainsi de mes tristes pensées:

- Allô ? Maguie ??

- Bonjour Maman tu vas bien ?

- Oui oui, c’est comment ? L’école reprend dans une semaine tu ne viens pas laisser les enfants ici un peu ?

- Je vais le faire après demain, laisse que je m’organise bien avec leur père stp

- Ok, mais si je ne les vois pas après demain je viens les chercher moi-même. Sinon c’est comment ? Mon amie Tata Angé veut le folong

- C’est demain je lave norrr maman. Je ne vais pouvoir la livrer qu’en début d’aprem. Demande-lui si ce n’est pas trop tard pour elle

- Ok ok, je vais te dire bon Marc t’a dit ?

- Que quoi ?

- Sa boîte là l’a confirmé hein

- Mais ça s’est bien ça ! Bravo à lui !

- Il faut maintenant qu’il se trouve une femme, je sais que pour Joel là il ne va pas chômer longtemps avec la filière qu’il a choisie.

Nous discutons encore un peu et puis je raccroche. J’ai deux sœurs aînées, Alma 32 ans en Suède et Honorine 30ans aux USA. J’ai également deux petits frères Marc 26 ans et Joel 22 ans. Maman est veuve depuis que j’ai 14ans. Papa a succombé à un avc et est mort quelques heures plus tard. C’est son salaire de PLEG (professeur de lycées d’enseignement généraux) et la pension de papa qui nous ont permis de nous en sortir. Par chance le frère aîné de papa tonton Emma a accepté de subventionner le voyage d’Alma et la chaîne a ainsi été déclenchée. Une fois mariée Alma et son mari et même maman ont subventionné le voyage d’Hono. Elle se charge maintenant d’essayer de faire monter Joel.

Mon téléphone signale des notifications et quand je regarde j’ai deux commandes de gâteaux dans des quartiers rapprochés : ma chance ! Je préfère attendre qu’Arthur s’en aille d’abord. Une fois qu’il part à 14h, je couche les enfants et me rassure qu’ils soient endormis. Là seulement je file faire mes livraisons. Je n’ai pas d’autre choix que de procéder ainsi vu que ma voisine Tata Solange est restée à la neuvaine de sa tante au village, c’est souvent elle qui veille sur eux quand je pars livrer. Je me dépêche de livrer et de rentrer. En soirée comme à l’accoutumée je lave les petits ils dînent on visionne et ils s’endorment. J’attaque ensuite le nettoyage de mes légumes que je vais laver tôt demain.

Connaissant déjà mon homme j’en ai pour au moins jusqu’à 23h tranquille dans mon travail. Il ne se pointe plus ici avant 23h30 minuit. Au début je parlais c’est l’écho de ma voix qui me revenait maintenant je ne m’en plains plus. Il suffit de concentrer son attention sur autre chose et le tour est joué. Il me faut bien 3 bonnes heures pour venir à bout de ce travail. Je découpe et met le tout dans mes deux grandes bassines. Pour l’heure je n’ai pris que le folong et le Ndolè. Je n’ai pas de commande de Nkwem ou encore d’Okoribong. Minuit je suis dans mon lit quand on klaxonne au portail.

- Tssiiuupppp ! Celui-là je lui ai déjà demandé de prendre des mesures pour qu’à son retour il ne perturbe personne

Je fais la sourde mais les klaxons se font insistants. Je piaffe et me lève rageusement. Je vais et j’ouvre un seul côté du portail et retourne me coucher. Qu’il se démerde à s’ouvrir lui-même son portail et à rentrer. Je retourne au lit et rabats bien la couverture sur moi. Quelques instants après il entre dans la chambre et allume la lumière

- [Il est ivre] Mme ZOGO tu as préparé quoi ?

Silence

- [Il me tire le pied] Je dis hein ce n’est pas à toi que je parle ?

Silence

- Bon, comme tu ne veux pas me répondre je repars où j’étais

Je ne réagis toujours pas. Il ressort de la pièce. C’est ça, bon vent ! J’entends des bruits de casseroles comme d’habitude il revient de ses marches il se vautre dans les marmites quelque soit l’heure. Je l’entends ensuite s’installer au salon devant la TV à pratiquement 1h du matin. Le sommeil m’emporte aussitôt

Le lendemain matin je me lève à 5h, Arthur a dormi sur le canapé. Je l’ignore et vais allumer mon foyer à charbon et j’y pose ma plus grosse marmite pleine d’eau. J’aimerais avoir fini de laver les légumes à 8h tout au plus, afin de pouvoir gérer les enfants sans souci. Arthur se lève du canapé à 6h pétantes et s’apprête. Heureusement que ma cuisine externe là il n’y fait jamais un tour. Je le rejoins dans la chambre

- Bonjour Arthur

- [Froid] Bjr

Ca y’est le Arthur que je côtoie depuis quelques temps est revenu. Le mec froid et austère qui n’est gai que lorsqu’il a un verre de trop dans le sang

- Maman aimerait que les petits aillent chez elle

- [Arrangeant sa veste sur lui] Quand ?

- Le plus tôt possible. L’école reprend dans une semaine

- [Se dirigeant vers la porte] Ok, envoie-les alors demain

- D’accord. Et pour ce dont je t’ai parlé hier là ?

- [Poignet en main se tournant vers moi] De quoi tu m’as parlé hier ?

- De mon besoin d’une dame de ménage Arthur

- Maguie tu es seule dans la maison les enfants vont à l’école une bonne partie de la journée tu as besoin d’une ménagère pour quoi faire exactement ? Non je veux comprendre explique moi !

- [Au bord de l’explosion] Arthur… Je suis seule, je suis épuisée, je fais ce petit commerce des fois je dois aller livrer je n’ai personne pour veiller sur les enfants tu n’es jamais là…

- Je travaille je te signale !

- Oui je n’ai jamais dit le contraire mais je n’ai pas une minute à moi Arthur

- Ça coute combien ?

- Je ne sais pas, je vais négocier pour 40.000 ?

- 40.000 MESSI ?

Hum… Quand c’est déjà mon nom qui sort comme ça ce n’est pas bon signe

- Ok, même 30.000 alors

- [Sortant de la pièce] En tout cas cherche on va voir comment s’organiser

- Merci beaucoup Arthur ! Et… Chéri…..

- [Se retournant] Hum quand tu me chéri comme ça tu veux quoi ?

- Waaaa Arthur je suis venue dans la paix ce matin. Le lait des enfants est presque fini et le congélo presque vide.

- Hum….

Il ne me dit rien, et rentre dans la chambre se dirigeant vers la salle de bain. Je l’attends mais voyant qu’il s’éternise je retourne à mes légumes à laver. Maî est déjà debout, je l’entends se laver les dents dans leur salle de bain. Ma petite chérie… Si vaillante si éveillée. J’ai comme l’impression que c’est hier qu’elle était encore sur mon sein. Je retourne à mes légumes à laver. Maî m’y rejoint vite

- Bonjour m’ma

- [L’embrassant sur le front] Maî ça va ma princesse ?

- Uhum. Tu laves les légumes déjà ?

- Oui mon cœur je dois livrer tout à l’heure. Tu as faim ? Je viens te faire ton bol de lait ?

- Oui stp

Je lui fais sa tasse de lait qu’elle prend dans la cuisine là et j’entends juste la voiture d’Arthur démarrer. Celui-là part qu’il m’a laissé quoi ? Je me précipite dehors

- Arthur tu pars comme ça ?

- Je devais partir comment ?

- Je t’ai dit qu’il n’y a presque plus rien ici…

- Pffff MESSI je ne suis pas la banque je te l’ai déjà dit quand je te donne l’argent de la ration gère le avec parcimonie. Ce n’est pas que tu en profites pour te faire belle et t’acheter des choses

- Hum ! Tu n’es pas sérieux Arthur même pas un peu ! Regarde mes ongles tu vois du vernis dessus ?? Sur ma tête ce ne sont pas mes propres cheveux au vent ? Je dois me négliger jusqu’à quel niveau pour qu’on sente la pauvreté sur moi ? Bientôt tu me demanderas de marcher nue ! Ca veut même dire que quoi ?

- Tiens ! Je suis en retard

- Comme toujours. A demain !

Je retourne toute énervée à l’intérieur et je vais directement derrière tourner avec ma grosse spatule mon folong au feu. J’essuie d’un geste rageur la larme qui coule sur ma joue. Puis soudain je sens des bras me serrer la taille.

- [Maî m’enlaçe de dos] Ca va aller maman… Ne te fâche plus

Je l’enlace étroitement sans un mot. Je ne sais pas ce qui nous arrive mais je ne reconnais plus mon mari. Parfois j’ai envie de prendre mes affaires et m’en aller ! Mais qu’est ce que je vais expliquer aux enfants ???