Nouvelle vie, nouveau départ
Des mois plus tard
Lindsay Kimberley PETROVIĆ
Après avoir passé le temps à changer d'adresse presque tous les mois, je me suis finalement installée à Cork avec ma fille. on dit que c’est la deuxième plus grande ville d’Irlande. Vue que c'est une ville universitaire, elle est une ville cosmopolite adorée par ses habitants. Appréciée pour la gentillesse de ses habitants et le charme pittoresque de la ville, son formidable essor économique et culturel, c’est une ville qui bouge et qui compte.
Je suis tout près d'Angleterre certes, mais je sais qu'Aleksandar ne se doutera pas une seule seconde que je sois restée aussi près. Ce n'est pas assez logique en fait que quelqu'un essait de fuir son geôlier pour rester à quelques kilomètres de lui alors qu'il y a tant de possibilités à explorer.
Tout juste après m'être installée, j'ai trouvé un petit boulot dans un bar non loin de la maison que je loue actuellement. C'est un job de serveuse à temps partiel. A vrai dire ce n'est pas le rêve. Même quand j'étais étudiante je n'ai jamais eu à effectuer ce genre de taffe. Ce n'est pas une manière de rabaisser ceux qui font ce job pour leur survie. Juste que je ne me sens pas à ma place là bas. Surtout avec ces hommes qui me reluquent sans aucune gêne souvent les fesses quand je passe à côté d’eux. J'espère trouver mieux d'ici le mois prochain. Car pour bosser je suis obligée d'emmener ma fille avec moi. Et ce n'est sûrement pas le genre d'endroit pour un enfant de son âge. Même si l’espace est assez sécurisé.
Il est maintenant l'heure d'aller bosser. Je nettoie ma fille, le pose dans son couffin et va en faire de même pour moi. On sort, il était déjà 20 heures. C'est à cette heure là que je commence habituellement. Le patron, qui est une personne âgée n'use pas de rigueur avec moi dans mes heures d'arrivée. Etant mère célibataire, j'ai un enfant à charge. Et il le comprend for bien. Je fais le max d'efforts de mon côté pour ne pas abuser non plus.
Dès que j'arrive, je vais à la cuisine et pose ma fille sur une table au coin que l'on n'utilise pas. Disons que c'est une ancienne cuisine. Car on ne s'en sert pas vraiment. Il nous a été attribué par le chef pour garder nos affaires.
Tout le monde au travail, disons dans mon secteur veille sur ma fille. A chaque fois, il y a toujours quelqu'un pour prendre le relais. Je ne suis là que depuis un mois. Pourtant, la façon dont les gens me traitent, on dirait que j'ai toujours vécu ici. Sur ce point, je peux dire que j’ai eu de la chance.
Je fais la bise à ma fille et je prends mon service. Ce soir, pour une raison particulière, c'est bondé de monde. D'habitude, c'est assez calme. D'ailleurs, c'est pourquoi je l'avais choisi. Il ne faudrait pas attirer l'attention sur moi. Alek a des yeux partout. Je me demande tout le temps comment ça se fait qu'il ne m'a pas encore retrouvé.
- C'est quoi ce tohu bohu dehors ? Je questionne les autres alors que je récupère mon plateau.
- Le boss reçoit des invités spéciaux à ce qu'il paraît.
Je fronce les sourcils.
- Rien que des beaux gosses. Tu devrais voir. Ils sont si... craquants. Hmmmmm miammmm. Ils me donnent un de ces envies.
- T'es folle Sonia.
- Sérieux Vicky. Ils sont si... Je t'emmène les voir si tu veux.
- Je ne suis pas du tout interressée. Je suis là pour bosser. Et puis c'est tout.
-e suis là pour bosser. Et puis c'est tout, se moque t'elle. Arrête de jouer les prudes ma belle. Ce n'est pas comme si tu étais vierge ma Vicky. Tu n'a pas conçu ta fille par l'opération du saint esprit tout de même. Ce qui veut dire que tu l’as fait à un moment donné. Avec un homme, rajoute t’elle en me regardant du coin de l’œil.
Et oui. Ici, j'utilise le nom de ma grand mère. Je me fais appeller Victoria DAVIES. Ce nom de famille est moins connu que PETROVIĆ ou DONOVAN. Alors, je ne cours aucun risque. Ici personne ne me connait vraiment. J'ai laissé mon nom et mes titres au moment même où j'ai franchi la porte de chez moi avec ma fille. Je le savais que c'était un aller simple au moment où j'ai pris cette décision. Il n'y a que le patron qui me connait vraiment. Car j'étais obligée de lui présenter mes pièces pour le taffe. Ce jour là, il m’a longuement fixé avant de finir par me dire que j’avais eu le job.
Sonia s’en va et me laisse seule. Depuis tout à l'heure, j'ai une drôle de sensation. Pour une raison qui m'est inconnue jusqu'à date, je traine un peu des pieds. J'appréhende de me montrer au public.
Le patron, monsieur Malone O'CONNOR, est rentré dans la cuisine car il ne m'avait pas remarqué parmi les serveuses.
- Que se passe t'il Lindsay ?
- Je crois que j'ai fait une indigestion.
- Tu peux rentrer si tu veux. Je trouverai bien quelqu'un pour te remplacer ce soir.
- Ah non ! Vous êtes trop gentil. Je ne crois pas que ce soit nécessaire monsieur O'CONNOR. Laisse moi juste du temps pour me reprendre. Si après ça, ça ne marche pas, je pourrais rentrer chez moi.
Monsieur O'CONNOR me fixa de bas en haut.
- D'accord. Je suis dehors si tu changes d'avis.
J'inspire profondément, lisse des plis imaginaires sur ma robe et va servir les clients dehors.
- Tu as la loge 7 et 9. Ils attendent depuis un bon moment déjà, me prévient Edith. Pour la 7, ce sont des clients spéciaux... les fameux invités du patron si tu veux tout savoir.
- Ah d'accord. Vas y donne.
Je récupère le plateau et me dirige vers l'endroit indiqué par Édith. La tête altière, le buste bien droit, j'avance comme si ma vie allait justement prendre un nouveau tournant.
J'étais presqu'arrivée quand quelqu'un est sorti de la loge où je devais servir. Je comprends dès lors pourquoi j'avais eu cette sensation bizarre depuis tout à l'heure. Le sprint que j'ai piqué, moi même j'étais choquée. Je suis rapidement rentrée dans l'une des loges à proximité. Les occupants de la pièce me fixaient bêtement. L'un d'entre eux s'apprêtait à prendre la parole. Posant un doigt sur la bouche, je l'intime de se taire.
- Ne dis rien s'il te plaît. Il y a des types à ma recherche. Je n'aimerais pas qu'ils mettent la main sur moi. S'il te plaît, s'il te plaît. Laisse moi rester un moment. Ne leur dis pas que je suis ici. S'il te plaît...
- Mais tu...
Au moment de parler, on toquait à la porte de sa loge. Il me jette un regard chargé de pitié avant de me demander de me trouver un endroit où me cacher. Guider par je ne sais quelle force, je me suis exécutée automatiquement. De là où j'étais J'entendais la voix d'Alek questionner les gens sur la personne qui venait tout juste de rentrer. Le type avec qui j'ai parlé est resté camper sur sa position. Il n'avait pas bougé de la loge ne serait ce qu'une seule seconde et il n'a pas remarqué quelqu'un d'autre que ses amis dans la pièce. Ses amis ont corroborer sa version.
Aleksandar voulaot fouiller.
- Tu es sur de ce que t'avances mon petit gars ? Parce moi, j'ai vu quelqu'un rentré à toute allure avec un plateau... ici.
Il cherchait à intimider le pauvre gars. C'est le propre d'Alek ça. Toujours à vouloir montrer que c'est lui le mâle alpha.
Là où je suis, je souffle le chaud et le froid. Je suis cachée à un endroit où il suffit que mon mari fasse un pas de plus vers l'intérieur pour tomber sur moi. L'une des filles qui était à l'intérieur pris la parole.
- Il se pourrait que tu parles de moi. En fait, vu que j'étais ressortie, je suis la dernière à être entrée dans la loge. Je suppose que c'est de moi qu'il s'agit. Après ça, je n'ai vu personne d'autre rentrer.
Dès jours plutôt
Aleksandar Vuk Ivan PETROVIĆ
Depuis que Lindsay est partie en emmenant ma fille avec elle, je ne vis que pour mon boulot. Jusqu'à présent les recherches pour savoir où se trouve Lindsay n'ont porté aucun fruit. A chaque fois que j'ai une piste, j'arrive trop tard. C'est toujours " elle était là mais elle est partie il y a 2 jours ou encore hier." La rage, la colère, l'inquiétude, le désespoir, la culpabilité tout ça pour un seul homme.
J'arrive au QG. Il y a eu une livraison le weekend dernier. Je viens aux nouvelles. A mon arrivée, tout le monde était déjà là. Ils m'attendaient. Je pris donc place pour les écouter.
- Alors c'était comment avec le vieux ?
Zayn et Luan s'échangent un regard. Je remarque qu'ils sont tous les deux gênés.
- Alors ? Que se passe t'il ? Un problème avec la livraison ?
- Tout était nickel de ce côté. Le vieux Malone comme toujours ne nous cause pas d'ennuis, rassure Zayn.
- Alors qu'y a t'il ?
Ils se fixent de nouveau. Mais ne disent rien.
- Vous allez parler, bon sang ?
- Ce qui se passe c'est que...
Luan se gratta la tête.
- On a vu votre... femme monsieur, affirme Zayn.
Je me repositionne sur la chaise et me touche le menton comme si cela allait m'aider à mieux entendre.
- Vous avez vu ma femme vous dites ?
- Oui monsieur.
- Où était ce ? Pourquoi être rentré sans elle ?
- Elle travaille comme serveuse au bar de Malone.
- Quoi ? Comme serveuse ! Ma femme, une simple serveuse ! Elle est folle putain, je tape du poing. Et vous aviez vu ma fille aussi ?
- Non. Mais elle est avec elle. On a mené notre petite enquête car on a pensé que vous auriez voulu savoir. Elle l'emmène tous les jours quand elle vient pour travailler.
- Là bas, elle se fait appeler Victoria DAVIES, ajoute Luan.
Je ris. Mon rire est nerveux.
- Le nom de sa grand mère.
Je bous à l'intérieur de moi. Les révélations de ces deux là n'ont rien de rassurant. Elle a atterri chez Malone, ça va. Imaginons un instant que c'était un clan ennemi. Ce n'aurait pas été le même scénario. Elle se serait mis en danger elle et ma fille. Et tout ça pourquoi ? Je bouillonne au fond de moi. Milan me supplie du regard car il a compris que j'étais sur le point d'exploser.
- On a terminé pour aujourd'hui, Milan s'adressa aux autres. Vous pouvez partir. Prenez du repos. Il y a d'autres livraison pour le weekend. Il faudrait que vous soyez prêts.
- D'accord boss.
Tout le monde s'en est allé. Il ne restait que Milan et moi dans le bureau.
- Cette femme c'est une inconsciente Milan. Et dans tout ça, elle traîne ma fille avec elle. Elle ne se rend même pas compte du danger qui la guette. Elle a atterri chez Malone. Tu t'imagines le bordel que cela aurait été si c'était quelqu'un d'autre ? Et pourquoi Malone ne me dis rien ? C'est quoi ses plans ? Me faire du chantage demain ?
- Ne te deresponsabilise pas toi non plus. C'est avant tout de ta faute si on en arrive là. Tu lui as fait peur Alex. Et comme elle avait eu peur pour sa vie, elle a fugué. Tu n'avais pas à lui coller ton putain de pistolet sur la tête. Tu as grave déconné mec. Et tu crois quoi ? Qu'elle allait te laisser sa fille en prime ? Elle n'est pas non plus aller chez son frère par peur de représailles.
- Je dois la ramener mec. Sinon qui sait où elle va atterrir la prochaine fois ? Entre mes ennemis et ceux de son frère, la liste est longue.
- Je suis d'avis que tu dois la ramener. Mais il te faut tout d'abord te calmer. Comme ça tu vas lui faire peur. Et le résultat sera toujours le même.
- Au prochain livraison en Irlande, j'accompagne nos gars pour la ramener avec moi. Qu'elle le veuille ou pas.
- Je t'accompagne. Comme ça, j'aurais un œil sur toi. Je ne te laisserai pas faire le con une fois de plus.
Le temps présent
Je viens d'arriver à Cork. Malone a délégué ses hommes pour nous escorter jusqu'à lui. C'est ainsi à chaque fois. Avant je le trouvais excessif. Mais avec le temps je me suis habitué à cette excessivité. C'est pour sa sécurité nous disait il à chaque fois que l'on voulait changer Milan et moi.
Je ne le montre pas. Mais, au fond de moi je suis excitée comme une puce. Cela fait exactement 8 mois que je n'ai pas vu ma femme. J'ai perdu les premiers moi de la vie de ma fille. Aujourd'hui, je vais les voir. Alors oui, je suis heureux. Je suis très heureux même.