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Divorcer ? (Suite)

Aleksandar Vuk Ivan Petrović

Je la fixe sans rien ajouter. Depuis qu'elle est là, elle est restée débout comme si elle était venue pour un règlement de compte.

- A part ça tu es venue pour autre chose ?

- Comment ça ? Elle demande un peu larguée.

- Pour depuis que tu es arrivée pourtant tu es encore debout sur tes pieds.

- Je rentre juste du boulot. Je ne suis même pas encore passée par chez moi. J'ai préféré venir d'abord chez toi car tu te défiles à chaque fois que l'on est au téléphone.

- Parce que tu me poses des questions auxquelles je n'ai pas de réponse Kyra. Je t'ai déjà dit qu'elle était chez son frère. Son frère qui est en concurrence directe avec moi. Tu aurais voulu que je te dise quoi d'autre ? Mais bien sur que je ne vais pas débarquer chez lui et dire que je viens chercher Lindsay. Et jamais je ne vais débarquer avec une équipe rien que pour ça. Je ne veux pas mettre ma fille en danger pour un rien. Je suis assez patient pour attendre. Si ça te démange autant, vas la voir, toi.

Kyra roule des yeux.

- Cela ne va jamais se terminer avec vous. Quel gâchis ! Vous étiez si bien ensemble.

- Rien n'est éternel. Elle a fait son choix. Après 9 mois, je pense qu'elle a été assez claire. Je ne fais que respecter son choix.

- Ouai'p. Tu l'as dit. Égoïste que tu es.

Ma sœur décide de s'en aller. Je la raccompagne jusqu'à sa voiture. A peine qu'elle est sortie, une autre voiture en a profité pour la remplacer au parking. C'est cet agent avec qui Lindsay a été prise en photo.

- S'il me faut amenager l'une des chambres que l'on a ici pour vous, surtout faites le moi savoir monsieur l'agent, je dis en le voyant descendre du véhicule.

- Vous savez être drôle vous aussi, c'est bien. Voyons voir si vous le serez encore après la nouvelle que je viens vous annoncer mon cher.

- Quoi donc ? Vous avez pu finir la liste des hommes qui ont sauté votre chaudasse d'ex fiancée morte ? Je ne pensais pas que cela aurait été si rapide. Il y a eu seulement Curtis ? Ou...

Je traine sur le "ou" afin de bien l'énerver. Il bondit sur moi. Je l'esquive. Il a failli se ramasser au sol. Je suis resté à l'observer attendant qu'il sorte sa fameuse nouvelle. Il retrouve son équilibre et réajuste sa veste.

- Devinez qui on a retrouvé ?

- Surprenez moi.

- Roland, il avoue scrutant en même temps ma réaction.

- Superbe nouvelle, répondis je sans sourciller. Pendant qu'on y est demandez lui quand il pense reprendre le boulot. Son départ a laissé un vide pour le conseil exécutif.

- Si vide que vous pensez vous aussi abandonner la barque ?

- Il n'est pas interdit de mettre fin à un partenariat monsieur l'agent. Ou peut être que les lois ont changé ?

Pendant un bref instant j'ai imaginé que cela puisse être Curtis qui m'a fait le coup. Puis je me suis dit que non. Après tout, ses hommes nous avaient été d'une grande aide pour cette mission. Il coulera aussi avec moi.

- Roland ne pourra plus répondre à cette question et vous le savez parfaitement.

- Je ne me savais pas devin. Tu viens de me faire découvrir un don.

- Vous n'êtes pas devin. Vous êtes un assassin. C'est different. Vous l'avez tué. Sûrement pour ses parts de l'entreprise.

- D'après votre logique, je suis non seulement un assassin, mais je suis aussi un voleur, je ricane. N'est ce pas vous venez d'affirmer que j'étais en train de vendre ?

- Ceci ne vous disculpe pas.

- Ah oui ! Vous semblez si sur de vous... Vous savez quoi, si vous n'avez que ces inepties à raconter, veuillez quitter ma maison s'il vous plaît.

Je n'ai pas attendu qu'il dise quoique ce soit que j'étais déjà à l'intérieur de ma maison. Ici, ils savent qu'il n'est pas le bienvenu dans cette maison. Ils le foutront dehors comme l'indésirable qu'il est s'il persiste dans sa progression. Et lui comme il enquête de manière officieuse, cela va être difficile pour lui de présenter un mandat quand il viendra chez moi.

Dès que je rentre, je m'en vais m'enfermer dans mon bureau pour bosser. Je repense encore et encore à la situation à laquelle je me retrouve avec Lindsay. Souvent fois j'ai envie de me convaincre qu'elle n'a rien dit d'inquiétant. Si tel avait été le cas, cet agent ne serait pas à cet instant toujours en train de vaciller à la recherche d'une branche à tenir pour m'abattre.

- C'est quoi la vérité dans tout ça ? Je me passe une main au visage.

Je ferme les yeux en soupirant. Dire qu'elle ne me manque pas serait un mensonge. Mais je ne veux pas d'une traîtresse dans ma maison. Alors là non. L'amour n'a pas la première place dans ce genre de situation. Il ne l'aura jamais. De plus, la décision c'est elle qui l'a prise. Je m'y suis aligné. Il ne me reste qu'à trouver le bon moment pour ma fille.

Mon téléphone sonne. C'est un numéro inconnu. Je décroche tout de même.

- Ils m'ont accepté monsieur, m'informe Julie. Mais madame est méfiante.

- Bien. Les premières semaines, tu fais profile bas. Tu te contentes de faire ton boulot. C'est à dire, prendre soins de la fille.

- D'accord monsieur.

Lindsay Kimberley PETROVIĆ

Finalement, j'ai expliqué à mamie tout ce qui est en train de se passer avec Aleksandar. Elle n'était même pas surprise. Elle s'y attendait m'a t'elle dit.

- Tu te rend compte du danger dans lequel tu t'es mis ?

Face à elle, j'avais la tête baissée.

- Et toi tu l'as laissée faire, elle incrimine mon frère.

- Comme si tu ne connaissais pas ta petite fille mamie. A Lindsay on ne peut rien l'en empêcher du moment qu'elle s'est lancée.

- Et maintenant, c'est quoi la suite ? Ne l'oublie pas. Il y a un enfant au milieu. C'était avant ce mariage qu'il fallait tout stopper.

- ...

- Tu vas garder ta tête baissée longtemps ?

- Tu as entendu ce que j'ai dit mamie.

- Que ton mari tourne dans des choses louches et ton frère aussi. Oui j'ai entendu. Vous croyez peut être que je suis sénile ? Et bien non ma fille. Pour avoir vécu aussi proche de vos parents, j'ai gardé mon flair. Depuis là, je ne dis rien. Mais je ne suis pas aveugle pour autant. Je n'ai peut être pas tout capté. Mais j'ai compris.

- Hmmm !

- Mais soyons claires. Tu es ma petite fille. Jamais je ne te voudrais du mal. Néanmoins, je ne vais pas encourager ton geste comme le fait ton frère. Aleksandar, c'est ton époux. Et entre vous, il ne devrait pas exister de secret. Cela a été là ta première erreur. Déjà, que tu as laissé germer le doute dans ton foyer. Aleksandar quand à lui n'a pas agi en homme. Ce n'est pas ce que l'on attend d'un homme marié. Peu importe les situations, il devrait savoir canaliser sa rage et discuter calmement avec sa femme. Mais tel n'a pas été le cas. Il a laissé le pouvoir à son orgueil. Et ce dernier a combattu son amour pour toi. Votre relation est toxique. Tout ça parce que vous êtes incapable de communiquer.

- Aleksandar est un frustré de la vie.

- Ce que tu as aidé ton frère à faire c'est déloyale Lindsay. Tout est parti de là. Admet le, enfin. Oui la famille est sacrée. Est ce que ça signifie que tu dois trahir l'homme dont tu as juré tant de fois être amoureux ? Tu vas me dire que tu ne l'étais pas... pas encore quand tu aidais ton frère ? Vois tu, ce genre de chose ça laisse des séquelles. Alors, tu devrais savoir que cela allait être difficile qu'il te croit quand tu as attendu qu'il soit mise au courant par d'autres avant de lui informer que tu n'as rien fais de ce qu'on lui a rapporté. Mets toi un peu à sa place.

- J'ai crû que je pouvais gérer.

- Gérer quoi ? C'est bien ça le problème avec vous les jeunes. Tu as cru que tu pouvais gérer ? Laisse moi rire. Je te le dis toujours. Le mariage c'est deux personnes sur une même note de musique. Et non chacun pour soi. Et dans tout ça, c'est votre fille qui en pâtira.

Les paroles de mamie résonne dans ma tête comme un écho. Je n'ai jamais pris le temps de voir les choses de cette façon. Ceci dit, Alek doit savoir contenir sa colère lui aussi. Il n'a pas à me menacer à chaque fois comme si je n'avais pas de famille. Ce n'est pas le cas. Il a bien retenu le message je crois.

- Elle prend de plus en plus les traits de son père cette petite, ajoute mamie les yeux rivés sur Aleksa.

- Il est encore tôt pour parler de ressemblance mamie. Tout ça peut changer. Tout ce que moi j'espère, c'est que ma fille n'hérite aucunement de la cruauté de son père.

- C'est toi sa mère. C'est toi qui fera son éducation. Tu sauras faire la part des choses pour que cela n'arrive pas.

- Je ferai tout pour ça mamie. J'y met un point d'honneur là dessus.

Mes yeux ne quittèrent pas ma fille pendant que je parlais. Cette dernière essayait de tenir le mur pour marcher. Je sors mon téléphone et prend des photos et des vidéos d'elle. L'après midi, en rentrant, j'ai envoyé la photo a Kyra. On n'était pas en contact elle et moi. Juste que j'ai voulu la partager avec elle. Maintenant que je suis chez moi, il n'y a aucune raison que je ne reprenne pas contact avec elle. Je ne suis plus en fuite. Elle m'a rappelé la minute qui a suivi. On dirait qu'elle n'attendait que ça.

- Ma chérie ! Comment tu vas ? Enfin tu me fais signe. Tu m'as mis dans la même catégorie que mon frère sans m'accorder la moindre attention particulière. Tu ne t'es pas dit que je pouvais moi aussi être en désaccord avec lui pour son mauvais comportement ? Elle déballe.

- Pas du tout ma belle. Il me fallait tout simplement m'éloigner. J'avais peur pour ma vie. J'avais peur pour ma fille. Tu comprends. Ton frère c'est un fou. Et c'était la seule chose que j'avais en tête.

- Et je suis tellement désolée pour ça. Tu ne mérites pas un tel traitement. Mon frère n'était pas prêt pour certaines choses. Et vos quotidiens n'arrangent pas les choses non plus. Vous auriez dû discuter à cœur ouvert.

- Notre quotidien ! Mais c'est lui qui l'a rendu infernal avec son silence. Pourquoi ne pas communiquer avec moi ? J'ai essayé.

- Sur ce point tu n'es pas bien différent de lui non plus Linn. Alors ne dit pas que tu as essayé quand tu as toi même refusé de t'ouvrir à moi ce jour où je t'ai sorti de ce commissariat.

- Hmmmm !

- Ce jour tu ne m'as raconté qu'une partie de l'histoire. Pourtant tu aurais dû. Je suis ton avocate Lindsay. Je dois protéger tes intérêts. On aurait pu gérer ça. Cela se serait déroulé autrement.

- C'est déjà arrivé. Et maintenant mon frère veut que je divorce. Je commence moi aussi à voir les choses du même œil que lui.

- Et il n'y a pas de quoi parler de divorce déjà. Vous devez discuter tous les deux. Mettez vos cœurs sur la table. Il faut que vous vous fassiez confiance pour avancer. Sans confiance, aucun couple ne tient.

On est resté près de 2 heures à discuter elle et moi. Le boulot, les enfants, son mari... Je lui ai promis que je lui parlerai plus souvent maintenant que l'on a repris contact.

Les jours se sont écoulés. Ma fille grandit à vive allure. J'ai pu, avec l'aide de mon frère, entreprendre les démarches pour mon agence. Et on peut dire que ça avance bon train. Pourvu que ça m'aide à oublier le cauchemard dans lequel je vis.

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