III
Il est bientôt six heures, j'ai décidé d'aller taper un peu dans un sac en attendant Alexandre. Tout est fin prêt pour mon interrogatoire, je compte bien faire parler le petit ami qui m'a fort l'air de bien connaître le gang de Lazar.
Je descend au sous-sol du commissariat, on y trouve une immense salle de sport ainsi qu'une salle de squash. Je m'équipe correctement quand j'entends quelqu'un s'approcher de moi. Je fais fît de ne pas l'entendre mais son reflet apparaît sur la vitrine devant moi. Je ne peux m'empêcher d'esquisser un petit sourire en coin car j'adore taquiner cet homme qui a toujours fait en sorte de me pourrir la vie.
Il se colle quasiment à moi comme à son habitude, je ne le calcule pas et continue de choisir minutieusement mon matériel. Sa respiration accélère, signe de son agacement mais je ne me laisse pas intimider.
Samuel : " Pourquoi es-tu toujours sur ma route Lilas PARKS ? " dit-il prêt de mon oreille.
Un léger frisson parcours mon corps, il a beau être un véritable fils de pute il en reste pas moins une bombe atomique. Un mètre quatre vingt dix, quatre vingt cinq kilos de muscles, les cheveux noirs, les yeux verts et une peau mate à décrocher n'importe quelle mâchoire.
Moi : " Je pense qu'il est plus judicieux de dire que c'est toi qui emprunte toujours le même chemin que moi... "
Je me retourne doucement, tapotant son puissant torse avant de partir avec élégance. Un léger rictus aux lèvres, il reluque mon derrière avec passion et envie. Je commence à frapper le sac devant moi, songeant à tout ces meurtres horribles qui ont eu lieu sur mon territoire. S'il s'avère que le tueur est en réalité une femme, qu'est-ce qui la motive ?
Sans m'en rendre compte, je perds pied et fracasse si fort le sac que Samuel vient me ralentir.
Samuel : " Hey Lilas... je crois qu'il en a eu pour son compte... "
Je suis à bout de souffle, reprenant petit à petit mes esprits. Samuel replace une mèche de cheveux derrière mon oreille tout en me regardant avec compassion. Il sait toute la pression que je subis au quotidien et malgré le fait que je ne montre jamais rien, je suis parfois dépassée par les événements.
Je fixe ses magnifiques yeux verts puis une idée me vient à l'esprit. J'ai besoin de décompresser, de me vider la tête. Je regarde autour de nous, personne en vue.
Moi : " Et si... tu venais avec moi sous la douche ? "
Un subtile murmure qui ne met pas longtemps à le faire rougir d'envie. Il attrape ma main et m'emmène dans les vestiaires sans plus attendre. J'ai à peine le temps de dire ouf que nous voilà déjà sous l'eau, nus comme des vers.
Samuel : " Tu es magnifique Lilas... "
Il me pénètre de tout son long, me laissant le souffle coupé sous cette action. Samuel est ce que j'appelle mon régulier. Nous couchons ensemble depuis environ six mois, chacun fait sa vie de son côté mais quand nous avons besoin de réconfort, nous savons où se trouver. Il était l'un des hommes méprisant qui passait son temps à m'insulter et me rabaisser au quotidien quand la donne à changée. Aujourd'hui, je le tiens en laisse et j'en fais ce que je veux.
Nous discutons quelques minutes après notre moment de folie puis nous repartons chacun de notre côté, comme si nous étions de parfait inconnus. Nous ne sommes ni amis, ni amoureux. De simple adultes en excellente harmonie sexuelle. Et cela nous convient très bien !
Quand j'arrive devant mon bureau, Alex est au téléphone, dos à moi. Je me fais discrète afin de lui foutre la trouille de sa vie mais je surprends une conversation qui me déplaît fortement.
Alexandre : " Elle est courant maintenant ! Je connais Lilas par cœur, elle continuera à fouiner jusqu'à faire éclater la vérité ! Si le patron l'apprend, je ne donne pas cher de notre peau... "
Putain Alex, dans quel merdier tu t'es fourré ?!
Je fronçe sévèrement les sourcils et j'attends sagement qu'il mette fin à son appel. Est-il mêlé à toute cette histoire de meurtres en série ? Est-il au courant de quelque chose ?
Je passe devant lui sans même lui adresser la parole, il me regarde attentivement et se demande pourquoi je suis autant froide envers lui. Il me suit dans mon bureau et s'installe sur le fauteuil devant moi.
Alexandre : " Il y a un problème ? "
Je sais qu'il est loin d'être bête mais contrairement à lui, je sais parfaitement mentir et contrôler mes humeurs. Je tape frénétiquement sur le clavier de mon ordinateur tout en lui disant que je suis simplement crevée. Il ne cherche pas plus loin et me demande si j'ai du nouveau.
Moi : " Tamara a effectivement un frère qui fait partie du gang de Lazar. Il faudrait le convoquer afin de savoir s'il sait qui a pu s'en prendre à sa sœur. Des nouvelles du petit ami ? " demandais-je en lui donnant la fiche de renseignement concernant le frère de notre victime.
J'espère de tout mon cœur que je vais pouvoir compter sur Alexandre sur ce coup là.
Alexandre : " Il est en salle d'interrogatoire, c'est quand tu veux... "
Je me lève sans un mot, il m'admire quelques secondes avant de me suivre de près, jetant le papier dans ses mains à la poubelle. Il fixe attentivement ma nuque, je sens son regard intense sur moi et je me sens quelque peu bizarre. À quoi pense t-il ?